Sortir de dépression au plus tôt : témoignage

Santé Publique France nous indique 264 millions de personnes seraient atteintes de troubles dépressifs dans le monde alors comment sortir de dépression ? L’OMS déclare que la moitié d’entre eux ne bénéficient pas de traitement.

Pourtant, plonger dans la dépression est ravageur. Plus on s’enfonce dans la dépression, et plus c’est difficile d’en sortir et de remonter la pente.

Marie a connu cette expérience de se voir s’enfoncer dans la dépression, mais elle a su réagir à temps pour s’éviter le pire et sortir de dépression. Nous l’avons rencontré et voilà son témoignage.

Rencontre avec Marie, qui a flirté avec la dépression

Marie, pouvez-nous nous dire comment vous étiez avant de faire votre dépression ?

J’adorais courir, j’avais déjà fait le marathon de Paris, il faut beaucoup s’entraîner, mais le jour J, on se sent galvanisé, porté par le groupe encouragé par les spectateurs. Alors je préparais celui de New-York, si mythique. J’avais un travail dans lequel je me donnais sans compter, une vraie droguée de l’action.

Quel engagement en effet, alors que s’est-il passé ? Avez-vous compris comment vous êtes entrée dans la dépression ?

Je n’écoutais pas assez mon corps, je le poussais dans ses limites. Et lors d’un entraînement, je me suis blessée à la cheville, du genre qui vous stoppe sur place. Je n’avais plus le droit de courir bien sûr, et marcher était une épreuve.

Moi, ma vie, c’est d’être active, courir était central dans ma vie. J’avais perdu ma boussole pendant de longues semaines, et comme j’avais perdu l’appétit de rester tranquille sans trop bouger, je me suis enfoncée en quelques semaines.

Je savais que je ne serais jamais prête pour le marathon de New-York alors que je m’entrainais pour ça. J’avais tant fait pour y participer, et paf, une sortie comme une autre et mon rêve s’est brisé sur ma cheville.

Côté travail, ça n’a pas été génial. Je suis consultante en marketing, mais très vite, je n’avais plus d’idée, plus de créativité, plus de contrats. Alors je me suis arrêté.

Je ne répondais plus aux messages. Je ne répondais plus au téléphone et de toute façon plus personne n’appelait. De toute façon, j’étais crevée, je dormais mal, je me réveillais en pleine nuit, que j’avais peut-être fait fausse route depuis des années.

Le médecin m’a prescrit des anti-dépresseurs et des anxiolytiques. Je dormais, pas d’un bon sommeil, mais je dormais.

Ma mère a débarqué à la maison. Elle a fait des petits plats comme elle sait si bien faire. Je n’avais pas spécialement d’appétit, je mangeais sans ressentir, mais ça me faisait plaisir de voir ma mère faire ça pour moi.

Deux ou trois jours après, elle a insisté pour qu’on aille prendre l’air quelques minutes, il faisait beau le jour-là, il fallait que je m’habille. Alors on a marché dans le quartier, pas très longtemps, juste le temps de prendre l’air entre deux longs passage dans le canapé ou le lit.

Le lendemain, j’ai pris sur moi de sortir un peu, juste pour moi. Je me suis posée dans le parc à côté. J’ai écouté le chant des oiseaux. Il y avait la vie autour de moi, ça m’a fait du bien.

Alors dès que j’étais seule à nouveau, je repartais au parc, c’est mon petit plaisir à moi, ma bouée en fait. Quelque chose à moi, par moi. Il y avait des jours avec et des jours sans mais les jours avec, fallait y aller tout de suite, j’avais besoin de me secouer, d’oser.

Alors je me suis fait un programme un peu comme pour m’entrainer au marathon, pour aller un peu plus loin, un peu plus haut, progressivement, pas trop vite. Aller à la boulangerie puis au supermarché, prendre le bus pour faire un arrêt et rentrer à pied, parler à quelqu’un dans la rue. Vous voyez, ces actions basiques dans la vie qui sont d’authentiques défis quand on n’est pas état de les faire. En fait, j’avais même fait deux programmes. Celui optimiste, on ne sait jamais, j’aurais pu m’en sortir vite. Cela plus réaliste, avec bien plus de flexibilité.

Je décidais le soir avant de dormir si je relevais mon défi le lendemain. Je m’étais donnée la règle que je devais pas remettre en question ce que j’avais décidé la veille. Trois jours de suite à me dire, c’est bon, ce n’est pas grave, m’avaient convaincue de cet engagement sur moi-même.

Ainsi donc en fait, j’ai repris mon programme optimiste et je m’y suis tenu, ça secoue quand vous badez, que vous n’avez pas envie d’y aller, mais à chaque fois, je revenais en meilleur état, ou presque. ça ne marche pas à tous les coups. Il y a bien deux ou trois où j’ai rebroussé chemin, mais bon, j’étais sortie de la maison.

C’est comme ça que j’ai repris le contrôle. Il m’a fallu 3 mois pour être prête pour réduire les antidépresseurs en vue d’arrêter le traitement. Mais après, je n’avais plus besoin de cette béquille, c’était juste le besoin de mon corps d’avoir sa dose. Je suis tellement heureuse d’en être sortie !

Tant mieux pour vous, qu’avez-vous appris de cet épisode ?

J’ai revu mes priorités dans la vie. Mine de rien, ça m’a beaucoup rapproché de Mathieu, mon copain, on s’est marié il y a quelques mois. C’est un grand changement quand même !

Mais surtout, j’ai réfléchi à ce que j’ai traversé, des émotions que j’ai connu, des rêves que j’ai fait, j’ai pas mal écrit là-dessus. Cette expérience de la dépression m’a fait du mal mais j’ai réussi à en sortir sans trop être atteinte, je suis d’autant plus fière que moi. J’ai repensé à mon histoire, à ma famille, à mon travail, au sens de ma vie.

Et vous l’avez trouvé ?

Je suis encore dessus mais j’ai de bonnes pistes quand même. J’attends un enfant !

Félicitations Marie, merci de votre témoignage.

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Principaux points à retenir pour sortir rapidement de la dépression :

La dépression est une maladie psychique qui peut faire plonger avec ou sans événement à l’origine.

Un terrain psychique est souvent à l’origine d’une dépression, ce qui mène les médecins à recommander une psychothérapie en parallèle de la prise en charge par anti-dépresseurs et anxiolotiques.

Le rapport à l’action est largement changé dans la dépression, en se refermant sur soi.

Le rapport aux autres est largement changer dans la dépression, par une forme de fatigue crée par la relation.

La prise en charge de la dépression est à démarrer le plus tôt possible pour le meilleur résultat de sortie de la dépression. Consultez un médecin dans les 2 semaines de vos premiers symptômes tels qu’anxiété, la perte d’appétit, les troubles de sommeil, la perte d’intérêt, etc.

Appuyez-vous sur le parcours Le Nu Solide pour vivre ces petits pas, ces situations vécues émotionnellement qui permettent de se (re)construire. Le parcours Le Nu Solide est un parcours d’individuation au sens Jungien, c’est-à-dire qu’il permet de construire son Soi et de dépasser ses blocages psychiques, ceux qui sont bien souvent sous-jacents dans la dépression.

Lui aussi, pratiquez-le au plus tôt dans votre dépression, car ce sera plus facile d’y embarquer et vous renforcer psychiquement contre la descente dépressive.

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